MaPrimeRénov’ 2025 : Un frein pour la transition énergétique ?
Dans un contexte politique incertain, le gouvernement démissionnaire a publié in extremis, le 5 décembre 2024, au Journal Officiel, les décrets et arrêtés définissant les modalités de MaPrimeRénov’ pour 2025. Ces nouveaux barèmes entraînent des réductions substantielles des aides, affectant en particulier les ménages les plus aisés, tout en apportant des ajustements pour les foyers modestes.

Maintien du parcours par geste pour les logements énergivores
Les propriétaires de logements classés F et G au diagnostic de performance énergétique (DPE) restent éligibles au parcours par geste de MaPrimeRénov’ jusqu’au 1er janvier 2026. Ce parcours, qui permet de financer des travaux simples comme l’isolation ou le remplacement de certains équipements, ne nécessite plus d’engagement dans des rénovations globales.
Un budget 2025 réduit de moitié
Le budget alloué à MaPrimeRénov’ pour 2025 est en baisse significative. Alors que l’enveloppe pour 2024 était de 4 milliards d’euros, elle sera réduite à 2,3 milliards en 2025, une diminution de près de 50%.
Réduction des aides pour la rénovation d’ampleur et le chauffage bois
Les aides forfaitaires pour certains équipements connaissent une réduction de 30% en moyenne, avec des baisses importantes pour les chauffages bois. Par exemple, le montant maximum pour l’installation d’une chaudière à granulés passe de 7 000 € à 5 000 € pour les ménages très modestes. De même, les poêles et inserts bénéficient d’une aide réduite, qui passe de 1 800 € à 1 250 €. Ces baisses d’aides pourraient décourager les ménages à faible revenu de se tourner vers des solutions de chauffage plus écologiques. En revanche, les aides pour l’isolation et les pompes à chaleur restent inchangées, apportant une stabilité pour ces types de travaux.
Toutefois, les rénovations globales, en particulier pour les ménages plus aisés, sont sévèrement touchées. Le forfait pour la rénovation d’ampleur est fortement réduit : un saut de deux classes énergétiques, auparavant pris en charge à hauteur de 30%, ne sera plus financé qu’à 10%. Le saut de trois classes voit son taux d’aide passer de 35% à 15%, et le saut de quatre classes sera couvert à 20% seulement. Un bonus de 10% est toujours accordé pour la sortie du statut de passoire thermique, mais le taux de couverture global est donc nettement diminué.

Réduction du taux d’avance des aides pour les ménages modestes
Le taux d’avance des aides, qui permettait aux ménages très modestes de recevoir 70% des fonds avant le début des travaux, passera à 50% en 2025. Cette réduction pourrait constituer un frein pour les foyers les plus vulnérables, qui dépendent de cette avance pour financer les travaux de rénovation.
Conclusion
Ces nouvelles règles d’attribution des aides suscitent des inquiétudes quant à l’avenir de la rénovation énergétique pour les ménages modestes. La réduction du budget et des aides pourrait freiner les efforts climatiques et sociaux, décourageant certains foyers de se lancer dans des rénovations lourdes. Les décrets de MaPrimeRénov’ 2025, bien qu’ils simplifient certaines démarches, privilégient la réduction des coûts au détriment de la massification des travaux, risquant ainsi de ralentir la transition énergétique, notamment pour les ménages les plus modestes.